le vide se vit
1
les chemins se parlent parfois en creux parfois en croix en bref ou bien encore
ou dans un livre
de l’intérieur des pages
quelqu’un s’est échappée
2
détachée quelques pas je
respire derrière toi je
respire devant moi je
respire dedans l’ivre comme toi qui trace sans foyer seule ta présence au monde
je ne suis jamais vraiment là
les vides se nomment
comme les doigts laissent des traces
sur les carreaux
3
le visible s’appuie sur le vide
4
les chemins pris n’ont rien de visible
ils apparaissent sur les bords de l’esprit et disparaissent dans ses brèches
s’évanouissent
quand le jour craque le clic-clac d’un stylo n’allume pas la lumière
la nuit dévore tous les ulcères
amplifie les sons et la respiration
5
le vide se vit
6
les brèches de l’esprit
d’abord infimes puis infinies avec le corps grandissent
l’humus où nous marchons est un tapis d’étoiles où nous grandissons
7
le vide se vide
8
le vide se vide où nous marchons se vide le tapis d’étoiles
se vide où nous marchons ouvre les brèches ouvre
les brèches de l’esprit grandit
ce vide et vient va où nous allons
9
se vit ce vide
10
se vit ce vide où nous allons amplifié par les sons et la respiration la respiration
la respiration
la respiration
11
quand le jour craque la respiration
le jour craque la respiration
respirent les bords de l’esprit sur les brèches
respirent sur les brèches les chemins invisibles
12
invisibles les chemins s’ennuient du vide
le vide s’ennuie du visible
le vide s’ennuie et se retourne sur lui-même
13
se retournent les jupons du visible
les jupons à carreaux sales les doigts
les doigts sales retournent les jupons
les doigts sentent sous les jupons
les doigts sentent sous les jupons
les jupons ont quelque chose du mouvement de la peau au moment d’un sourire
14
le mouvement de la peau je respire sous les jupons
je respire sous les jupons
je respire
les brèches de l’esprit
d’abord infimes puis infinies avec le corps grandissent
ce qui était fort faiblit et la fragilité se caramélise