de(dans) la terre à vénus [extraits]
quand le jour décroche
la matière tombe
l’univers grandit
la nuit c’est du lait qui frémit
(plaines)
invasion underworld
dans le globe
à la seconde près
mes pupilles dilatent
vos lèvres infantes
j’ai l’itinérance au cœur
et le cœur à tous vents
invasion sexuelle
j’ai le sexe multiple
je suis homo
et stéréo
enseveli dans les chairs
mon bulbe rachidien
enfle, pousse et porte
orgasme galopant
porte les feuilles
et mon cœur (encore)
et mon sexe
est une fleur pentatonique
la nuit
c’est du lait qui frémit
plaines
une nuit
sous la lumière à peine
j’ai papillonné
j’ai bousculé
bousculé
basculé
les miroirs
à ton parfum
j’ai bouleversé
ton regard
au tien
j’ai renversé
de l’autre côté
la nuit frôlait
ta peau
et j’y ai bu son lait
sous la lumière à peine
peu à peu
nudité sans script
de ton corps majuscule
j’ai fumé
fumé de toi
les arômes les odeurs
ondulé tes lèvres
sur mes lèvres
et les miennes
sur la soie de ton corps
j’ai longé
ton désir
et ton corps
sa plume
allongé près du mien
je suis un être en chemin
corpuscules entre les mondes
particules
particules
en chemin
vers toi
envisagée de mondes ouverts
j’ai marché
marché
comme on marche vers la mer
en chemin
vers toi
au bord des crêtes
la mer
où la lumière plonge ses franges
et se caracorollent l’univers
j’ai marché
mouvement
mouvement
pour entrer dans l’amour
comme on nage dans le vent
mouvement
mouvement
pour marcher sur l’océan
s’y glisser et devenir dedans
mouvement
marcher
marcher
dessus
dedans
dedans
la planète
ses volumes
marcher
marcher
dessus
dedans
dedans le monde
ses molécules
molécule
poussière
plonger
nager
rêver
rêver le monde
j’ai rêvé le monde je crois
et ce jour qui se levait avec toi
dans la pâleur astrale quand l’aube aura recouvert ce matin nouveau nous renaîtrons phœnix nous marcherons sur des cailloux ronds et noirs où couve la brûlure du soleil et ses particules de poussière infiltrées dans nos cadavres ressuscités tailladeront encore nos vieilles peaux douces au cœur de pachyderme et chacun de nos yeux et chacune de nos mains Alors nous ne verrons ni ne toucherons plus de nos corps follement troubles et fluides la langueur extrême des nuits charnelles incroyablement nues jusqu’au point du jour
jusqu’au point du jour nous remonterons ces corps à corps mouvants éperdus nous naviguerons aveugles entre les glaces polaires et chacun de nos yeux pleurera l’éclat des étoiles taillé autrefois comme diamant dans l’âme amante car meurent les oiseaux même éternels En toute direction nous naviguerons vers la verte lune et la brillance des rochers gelés au-dessus de l’écume et des bruyères en-dessous de la vive clarté bientôt nous quitterons la nuit laiteuse
nous nous laisserons
engloutir par les flots
et n’émergerons plus
car la mort a son empire
englouties par les flots
n’émergerons plus
que la dernière
lueur sidérale
de nos corps troubles et fluides
car s’éteignent les amours
dans la mort et son empire
marcher
marcher
aller jusqu’à toi
en caressant le vent
et retour
plus que jamais debout
pour ne ployer
qu’au bas de ton ventre
aller retour
jusqu’à toi
en longeant les côtes
ivoires des reliefs
et les couleurs
des fonds marins
sans y plonger
aller retour
du monde
en planisphère
sans voyages
ni autres paysages
et rien d’autres
qu’écorcher le désir
dans l’écorce du souvenir
le sexe au fond
le sexe au fond de mon cœur
sonne sonne sonne
le sexe au fond
le sexe au fond de mon cœur
sonne sonne sonne
________________________puits de silence_______________________________________________________________________________
où se perdent__________________________________________________________________________________sans sommeil_________
_____________________________________________les corps_______________________________________________________________
s’enchaînent_______________________________________________________________ ________________________________________________________
___________________________ aux brillances _______________________________________________________________
_____________________________________________________________________ des rebelles ___________________
Dans le bruit on n’arrive pas______________________________________________________________________________________________
_______________________________________________________________ Bruyance ___________________________________________________
________________________le silence crie l’absence ___________________________________________________
__________________ponts de silence___________________________________________________________________________________________________
où s’inverse ______________________________________________________________________________________sans mesure_______________
____________________________________________ le sens ____________________________________________ ____________
_____________________ _______________________ _____________ défragmente _______________ au cœur
le corps et le roc _____________________________________________
__________________ Aux contours des mondes ___________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________________ Bruisance _______________
le silence touche l’absence
__________________________________________________________________________ paume de silence
où rayonne
sous les vents ___________________________________________________ sa voix ___________________________________________
Au levant
elle est un pays en moi
__________________________________________________________________________ et je longe sa corps et graphie
comme l’archipel égéen émerge aux matins
dans le silence absence
y a-t-il
des mots
qu’il ne faut pas
dire
y a-t-il
désir
y a-t-il
des sexes
qu’il ne faut pas
jouir
y a-t-il
y a-t-il désordre
quand il y a désir
le sexe au fond
le sexe au fond de mon cœur
sonne sonne sonne
pris mon encre
dans ton sang
et couler
couler
me couler là
sous la lumière à peine
douce et chaude et mouillée
au fond de ton sexe
et mon con est un fruit
écrasé de soleil
le sexe au fond
le sexe au fond de mon cœur
sonne sonne sonne
quand l’Eve frissonne
et que je suis
nue
habillée
à l’ambre de ton regard
je n’ai plus rien
pour voir
je suis à l’encre noire
d’un désir ébloui
à l’orée d’une nuit
rêvée trop vite
le sexe au fond
le sexe au fond de mon cœur
sonne sonne sonne
Y a-t-il
des mots
qu’il ne faut pas
dire
y a-t-il
désir
y a-t-il
des sexes
qu’il ne faut pas
jouir
y a-t-il
y a-t-il désordre
quand il y a désir
y a-t-il
Y a-t-il
qu’il ne faut pas
des mots
dire
y a-t-il
désir
y a-t-il
jouir
des sexes
qu’il ne faut pas
y a-t-il
y a-t-il désordre
quand il y a désir
Y a-t-il
désir
qu’il ne faut pas
y a-t-il
jouir
des mots
des sexes
y a-t-il désordre
quand il y a désir
y a-t-il
qu’il ne faut pas
dire
jouir
désir
désordre
des sexes
qu’il ne faut pas
y a-t-il
y a-t-il désordre
quand il y a désir
y a-t-il
des mots
qu’il ne faut pas
dire
…/…